Pierre-Ulysse Barranque
doctorant en Esthétique à Paris-1 Panthéon-Sorbonne


Pierre-Ulysse Barranque est doctorant en Esthétique à Paris-1 Panthéon-Sorbonne, rattaché au laboratoire EsPas (ACTE). Sa thèse s’intitule : « Acte esthétique et acte politique chez Debord et Baudrillard », et est dirigée par Pascale Weber. Diplomé en philosophie et en anthropologie, il vit et enseigne la philosophie au Chili. Il a notamment participé à ces différents ouvrages collectifs : – Alma Bolón (dir.), Ducasse Maldoror Lautréamont – Mayo del 68 – Erotismo sexualidad, Y contra el hombre que los hace esclavos, Montevideo, Librería Linardi y Risso/Universidad de la República, 2019. – Rêves, révoltes et voluptés : Jean Paul Curnier (1951-2017), Paris, Lignes, 2018. – Claire Pagès, Marion Schumm (dir.), Situations de Sartre, Paris, Éditions Hermann, 2013. Il a co-dirigé (avec Laurent Jarfer) l’ouvrage : In Situs. Théorie, spectacle et cinéma chez Guy Debord et Raoul Vaneigem, Paris, Éditions Gruppen, 2013.

« Souveraineté de la grève », Jean Baudrillard et le mouvement social de 1995


Lorsqu’on achève la lecture d’un livre ou d’un article de Jean Baudrillard, il y a bien souvent un même étonnement qui se produit : on est à chaque fois surpris par sa date de publication. C’est qu’il y a chez Baudrillard une pensée de l’émergence des phénomènes, qui est une appropriation philosophique de l’impératif de Rimbaud : « il faut être absolument moderne » (243). Penser avec Baudrillard, c’est toujours penser l’apparition pure des choses, leur épiphanie.
Essayer de faire l’inventaire de tous les phénomènes que Baudrillard a su capter au moment précis de leur avènement serait bien sûr vain. Néanmoins j’aimerais revenir ici sur une séquence historique précise, que Baudrillard a su saisir dès son apparition, dans la deuxième moitié des années 1990. On trouve cette analyse dans un article peu commenté chez cet auteur, et qui est pourtant parmi les plus passionnants d’Ecran total, ouvrage qui recueille les chroniques du philosophe pour le journal Libération publiées entre 1987 et 1997. Cet article s’intitule « Souveraineté de la grève » (Baudrillard, Ecran total 139-143), et a pour objet les grandes grèves de l’hiver 1995 en France. Ce mouvement apparait avec une ampleur inimaginable pour l’époque, après une décennie de quasi absence des mouvements sociaux en France et dans les pays développés : ces fameuses « années d’hiver » (les années 80), dont a parlé Felix Guattari, et au cours desquelles toutes les révoltes politiques, esthétiques, existentielles des années 60-70 avaient disparues. Le mouvement de 1995 va bloquer le pays pendant six semaines, à travers les grèves des transports publics et des grandes administrations. Première contestation de masse contre la restructuration néolibérale dans un pays occidental, c’est à la fois une renaissance et une victoire politique pour les grévistes, qui vont faire plier le gouvernement du président Chirac récemment élu, le conduire aux retraits des réformes annoncées et à la dissolution du parlement.
Remarquons tout d’abord qu’en s’attaquant aux grèves de 1995, Baudrillard étudie la naissance, et même la renaissance, du mouvement social à l’échelle mondiale, à l’époque de son éclosion. Comme l’affirme François Cusset , avec la fin de la Guerre Froide et le tournant néolibéral des années 80 émerge un nouveau cycle de luttes sociales et politiques d’un genre tout à fait inédit : des luttes qui se différencient radicalement des pratiques et des revendications du mouvement ouvrier que l’on a connu jusqu’en Mai 68. Ce nouveau cycle de luttes, qui est encore le nôtre aujourd’hui, apparaît au milieu des années 90 avec une série d’événements majeurs : l’insurrection zapatiste au Chiapas le 1Er Janvier 1994, les Contre-sommets altermondialistes de Seattle en 1999 et de Gênes en 2001, mais aussi les grèves de 1995 en France.
Une fois de plus, nous constatons que Baudrillard a saisi ce phénomène alors qu’il vient juste de resurgir. Ce nouveau mouvement politique poursuit ces dernières années son histoire imprédictible sous des formes très diverses à l’échelle mondiale, qu’il s’agisse du combat du peuple grec contre les politiques d’austérité depuis 2008, des Révolutions arabes en Tunisie et en Egypte en 2011, et plus récemment des soulèvements sociaux au Liban et au Chili en 2019.
Or il est tout à fait admirable que certains des traits spécifiques de ces luttes sociales et politiques, qui naissent dans les années 90, et qui deviennent des phénomènes mondiaux dans les années 2010, soient déjà théorisés, analysés, et conceptualisés dans le court article de Jean Baudrillard sur la « Souveraineté de la grève ». Tout d’abord, Baudrillard montre dans cet article que les grèves de 1995 ne sont pas une simple réactualisation de la problématique de la lutte des classes, et c’est justement en cela que ces luttes se distinguent de la grande épopée du mouvement ouvrier. Ces « forces antagonistes (…) ne relèvent plus de la lutte des classes » (142-143), nous dit Baudrillard, mais sont plutôt l’effet d’un conflit sur la question du pouvoir, sur sa nature et son enjeu. A ceci près qu’il ne s’agit pas, non plus, de faire du concept de « pouvoir » l’alpha et l’oméga de toutes les pratiques sociales et politiques. Sur cette question, Baudrillard est véritablement arrivé à « oublier Foucault ». Car l’enjeu politique que ces événements révèlent, et qu’il s’agit de penser selon notre philosophe, ce n’est pas l’enjeu du pouvoir en lui-même, et encore moins l’enjeu de la prise de pouvoir, mais au contraire l’enjeu de sa disparition.
Difficile de parler de cette grève en des termes qui ne soient pas banalement politiques ou économiques – de ce comportement à la fois banal et insensé, de cette solidarité silencieuse. (…) Sans doute peut-on y voir une forme d’interrogation radicale sur le fait d’être gouverné (…). Une interrogation sans réponse, comme toutes les bonnes questions. Car le pouvoir n’aura jamais de réponse à cette interrogation : pourquoi nous gouvernez-vous ? Pourquoi parlez-vous en notre nom ? Pourquoi voulez-vous faire notre bien ? (139)
Avec cette citation, nous comprenons quel type de lutte, quelle forme de rapport agonistique, se joue entre les grévistes et le gouvernement du président Chirac. Dans une époque post-politique (ou plutôt « transpolitique »), une époque où l’organisation de la société ne se décide plus dans les arcanes de l’Etat, mais bien plutôt dans la dictature absurde des marchés , la lutte stratégique entre les gouvernants et les gouvernés devient un véritablement « défi » au sujet de la nécessaire disparition du pouvoir. Et nous savons à quel point ce concept de « défi », concept issu de l’interprétation baudrillardienne des travaux de Marcel Mauss sur le « potlatch » (145-279), est une notion centrale chez notre auteur. Au lieu de s’efforcer à renverser le pouvoir, ce qui est encore une façon très pieuse de croire en sa réalité, et de ne pas le saisir en tant que « simulation », Baudrillard est particulièrement attentif sur le fait que cette grève a plus naturellement tendance à « faire apparaître l’Etat (et toute la classe politique) comme plus avancé encore dans la disparition que ceux qui le sollicitent » (140). Il s’agit moins de détruire l’Etat, comme le proposait la pensée anarchiste d’un Bakounine par exemple, que d’exposer collectivement sa caducité dans le mondialisme néolibéral. Il y a une véritable alèthéia, un dévoilement du pouvoir par les grévistes, un dévoilement où ce dernier apparaît comme ayant déjà disparu, puisque le seul pouvoir véritable que le pouvoir politique maintenait jusque alors, c’était son pouvoir d’illusion, autrement dit sa capacité à convaincre les masses de la nécessité de son existence.
Jean Baudrillard a tout à fait conscience de la très grande puissance que donne aux masses ce « défi » sur la disparition de la sphère politique. Il écrit : « L’essentiel de cette stratégie inconsciente de la masse, c’est de disqualifier le pouvoir en le révélant » (140), c’est-à-dire en « révélant » que « l’Etat », comme « la classe politique », « s’est mis lui-même en chômage technique » (140), et ce au moins depuis la restructuration néolibérale. Il n’y a plus aujourd’hui d’activité politicienne possible qui ne soit autre chose qu’un emploi fictif, le pouvoir étant devenu « un lieu vide » (94).
C’est d’ailleurs pour cette raison que ce dévoilement radical, où le pouvoir se révèle enfin comme le néant qu’il est devenu depuis que nous sommes entrés dans l’ère de la « simulation », n’est pas pour Baudrillard qu’un acte négatif, mais il possède également un caractère hautement positif dont on a que trop rarement pris la mesure. Car ce dévoilement est un acte de séparation d’avec la « simulation » du pouvoir. Et c’est en devenant non pas adversaire, ce qui demeure une façon d’en être complice, mais en devenant indifférent quant à cette « simulation » qu’une autre vie possible pour les masses apparaît.
Mais le mouvement ne se contente pas de mettre le pouvoir à la place du mort. Il expérimente pratiquement une manière différente de vivre, une condition sociale (…) capable de déployer une énergie fantastique en l’absence d’Etat et de système de contrôle. (…) C’est ça, la grève en acte, la montée en puissance d’une capacité inouïe à construire sa vie en toute liberté, à se soustraire de tous ceux qui veulent faire votre bien à tout prix. (140-141)
Pour expliciter cette expérience de la « grève en acte », il décrit cette scène révélatrice :
Il faut avoir pris par miracle un TGV vide (le dernier de Lyon à Paris), sans billet, sans contrôleur, sans conducteur peut-être (le train fantôme de la grève) pour mesurer la facilité incroyable de nos automatismes techniques et, en même temps, la possibilité magique d’une levée de tous les contrôles. (142)
Il me semble que dans ces deux passages, Baudrillard a tout à fait compris le nouveau paradigme des luttes des vingt dernières années évoqué précédemment, à savoir des luttes qui émergent dans un monde post-politique, où l’objectif stratégique n’est plus la prise du pouvoir, une nouvelle prise du Palais d’Hiver, mais au contraire la création des conditions de la vie des masses par elles-mêmes. Cette création de la vie collective des « victimes de l’Histoire » (142) est ce que Baudrillard nomme « souveraineté » dans l’article, et que les luttes politiques récentes, depuis les zapatistes du Chiapas jusqu’aux groupes les plus engagés dans le mouvement contre la Loi Travail en France en 2016, nomment « autonomie » . On est ainsi passé du paradigme du pouvoir, à celui de l’autonomie, de l’organisation de l’autonomie, dans ses dimensions tant collectives qu’interindividuelles.
Ce changement de paradigme dans les luttes contemporaines, Baudrillard en a tout de suite saisi les conséquences les plus radicalement neuves. Tout d’abord, en passant du paradigme du pouvoir à celui de la séparation d’avec le pouvoir dans l’autonomie, on sort définitivement de la dialectique hégélo-marxiste, où l’objectif final, « la lutte finale » chantée par l’Internationale, consistait à accomplir l’Histoire, à achever son processus dans une pleine et entière réalisation de son essence. On n’est guère surpris de ne pas voir d’Aufhebung politique chez Baudrillard, de grande réconciliation, car l’Histoire est moins ce qui doit atteindre son terme que ce qui doit au contraire être interrompu, pour que les masses puissent construire leur liberté collective. Ce que peuvent les masses, c’est interrompre, arrêter, suspendre une Histoire qui se fait contre elles.
Il est clair que s’opposent deux forces antagonistes, dont rien n’indique qu’elles puissent se réconcilier. C’est une fracture non seulement sociale mais mentale. Entre une puissance manifeste qui se veut dans le sens de l’Histoire (même si cette histoire de domestication cybernétique et technocratique du monde n’a pas plus de sens au fond pour elle que pour les autres) et une puissance adverse irréductible qui grandit de jours en jours : celle (…) des victimes de l’Histoire, du mouvement rusé et ironique des masses, qui court parallèlement à l’Histoire et qui s’oppose à tout prix à l’ordre unique [ET, p.142]
On voit dans cet extrait toute l’influence de Walter Benjamin sur Baudrillard, et plus particulièrement de son dernier texte, les thèses Sur le concept d’Histoire (432-422), dans lequel Benjamin quitte définitivement la philosophie de l’Histoire sous sa forme hégélienne et lukacsienne, pour développer l’alternative d’une théorie du temps comme interruption messianique, comme « Jetztzeit » (« temps actuel »), concept issu de sa lecture de la Kabbale juive. Et cette réappropriation de la temporalité benjaminienne par Baudrillard n’est pas une surprise, puisque nous connaissons toute l’admiration que Baudrillard portait pour la critique benjaminienne de l’Histoire, tel qu’il l’a clairement formulé dans le livre d’entretien avec François L’Yvonnet : D’un fragment l’autre (138).
De plus, cette lutte, ce « défi », autour de la disparition du pouvoir politique participe de la tactique des masses elles-mêmes. C’est parce que les masses « anticipent sur leur propre disparition » (Ecran total 139), nous dit Baudrillard, qu’elles prennent de cours le vide qu’est devenu la politique. Il y a un véritable jeu de la disparition entre « l’Etat » et les masses, un potlatch social où les gouvernés peuvent prendre les gouvernants de vitesse en disparaissant avant d’être identifiés, en s’émancipant de la visibilité totalitaire de la « simulation » politique, en devenant invisibles, et par là même ingouvernables.
C’est un tel acte qu’incarne à mon sens la lutte des amérindiens du Chiapas qui, étant sa voix et sans visages, sont devenus des subjectivités politiques autonomes à partir du moment où ils ont caché leurs visages derrières des passe-montagnes, et ont fait sécession d’avec le pouvoir mexicain.
Je pense également au mouvement de la jeunesse contre la Loi Travail du printemps 2016. Pour s’opposer à un gouvernement français dont le seul « simulacre » de puissance est la destruction du Code du Travail, et donc l’expression de sa soumission à la dictature des marchés, cette jeunesse révoltée a été contrainte de masquer son visage dans la rue, et de disparaître derrière des écharpes, des K-Way et autres sweats à capuche. L’un des slogans qui m’a le plus intéressé pendant ce mouvement contre la Loi Travail reprenait la citation très connue de Gilles Deleuze dans L’image-Temps (281-291) : « nous sommes le peuple qui manque ». Aussi paradoxale et désirable que puisse être la puissance de ce peuple manquant, j’invite ces révoltés à faire un pas de plus dans la disparition, un pas de plus dans l’invisible, en suivant l’analyse de Jean Baudrillard. Il faut donc retourner la proposition deleuzienne. Nous devons non seulement affirmer que nous sommes « le peuple qui manque », mais nous devons devenir toutes et tous le manque qui peuple. A l’inverse du pouvoir qui dissimule son caractère essentiellement vide, il nous faut rechercher ce manque, assumer cette absence à l’intérieur de nos vies. Reconnaître d’abord l’expérience du manque, ce vide en nous, qui en lui-même appelle à autre chose, « une manière différente de vivre » (Ecran total 141), et interpelle le vide des autres. Ensuite communiquer entre nous depuis le lieu de notre absence, d’absence à absence. Ce manque qui peuple qui surgit alors est l’absence qui devient foule, lorsque les absences s’associent les unes aux des autres. Et enfin, comme l’écrit Baudrillard : « briser le miroir pour retrouver, au moins dans les fragments épars, une autre image – qui sait ? – une nouvelle forme de présence » (221).

NOTES
Ces « années d’hiver » s’opposent bien sûr aux années de printemps, qui ont culminé en Mai 68 en France ou avec le Printemps Prague, voire avec la Révolution des Œillets au Portugal. Elles peuvent être perçues comme des années de transitions, forcément maudites pour les militants et les intellectuels des années 60, au cours desquelles l’imposition des politiques néolibérales, dans le contexte de la fin de Guerre Froide, font échec aux politiques d’émancipation. On peut constater que si ces « années d’hiver » mettent fin au Printemps, elles créent également les conditions des nouvelles formes de luttes sociales qui vont apparaitre dans la deuxième moitié des années 90. La défaite d’un mouvement est la renaissance d’un autre. Faire une analyse de la séquence des « années d’hiver » impliquerait une chronologie propre à chaque pays, mais on peut considérer qu’à l’échelle mondiale elles ont duré à peu près 15 ans (1979-1994) : entre la prise de pouvoir de Thatcher au Royaume-Uni et l’insurrection zapatiste au Mexique.
Sur la renaissance du mouvement social après la Guerre Froide, je renvoie aux deux ouvrages de François Cusset : La Décennie, Le grand cauchemar des années 80 et Une histoire (critique) des années 90.
Par le concept de « transpolitique », Baudrillard désigne la métamorphose radicale de la politique à l’ère de la « simulation ». Il y revient notamment dans l’article « Les ilotes et les élites » d’Ecran total (95).
Je renvoie sur cette question à un autre texte passionnant du même recueil : « Dette mondiale et univers parallèle », (151-155).
« Les ilotes et les élites ». Le concept d’« autonomie », qui est un concept central dans les problématiques politiques contemporaines, comprend lui-même une multiplicité de significations et d’enjeux politiques très divers : qu’on le considère dans son acception assez dominante en Europe occidentale, où il renvoie au mouvement italien des Settanta, à l’opéraisme et au post-opéraisme, et apparait comme une réflexion sur « l’autonomie » de classe, ou bien qu’on le considère dans son acceptation latino-américaine, où il renvoie au néo-zapatisme chiapanèque et aux luttes amérindiennes, et apparaît comme une réflexion sur « l’autonomie » des communautés autochtones. Cette nette différence entre ces deux sources est l’une des causes de la richesse théorique de ce concept, il me semble. Sur ces deux traditions, respectivement, je renvoie à : Allavena, L’hypothèse autonome ; Baschet, La rébellion zapatiste.
Un des collectifs militants les plus importants du mouvement contre la Loi Travail en France, au printemps 2016, s’était justement appelé : « génération ingouvernable ».
Il développe cette pensée dans une réflexion sur le déclin de la représentation dans l’article : « Certes, Chirac est nul ».

Ouvrages cités
Allavena, Julien. L’hypothèse autonome. Editions Amsterdam, 2020.
Baschet, Jérôme, La rébellion zapatiste. Denoël, 2002.
Baudrillard, Jean. D’un fragment l’autre, Entretiens avec François L’Yvonnet. Editions Albin Michel S.A, 2001.
Baudrillard, Jean. Ecran total. Editions Galilée, 1997. Baudrillard, Jean. Oublier Foucault. Editions Galilée, 1977.
Benjamin, Walter. Ecrits français. Editions Gallimard, 1991.
Cusset, François. La Décennie, Le grand cauchemar des années 80. La Découverte, 2006.
Cusset, François. Une histoire (critique) des années 90. La Découverte, 2014.
Deleuze, Gilles. L’image-temps, Cinéma 2. Editions de Minuit, 1985.
Guattari, Felix. Les années d’hiver : 1980-1985. Les Prairies ordinaires, 2009.
Mauss, Marcel. Sociologie et anthropologie. Presses Universitaires de France, 1950.
Rimbaud, Arthur. Œuvres complètes. Editions Gallimard, 1963.